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Devoir de Contrôle 3 Français 3ème Economie & Gestion

Texte : Gnathon ne vit que pour soi, et tous les hommes ensemble sont à son égard comme s’ils n’étaient […]

Devoir de Contrôle 3  Français 3ème Economie & Gestion

Texte :

Gnathon ne vit que pour soi, et tous les hommes ensemble sont à son égard comme s’ils n’étaient point. Non content de remplir à une table la première place, il occupe lui seul celle de deux autres ; il oublie que le repas est pour lui et pour toute la compagnie ; il se rend maître du plat, et fait son propre1 de chaque service : il ne s’attache à aucun des mets, qu’il n’ait achevé d’essayer de tous ; il voudrait pouvoir les savourer tous tout à la fois. Il ne se sert à table que de ses mains ; il manie les viandes2, les remanie, démembre, déchire, et en use de manière qu’il faut que les conviés, s’ils veulent manger, mangent ses restes. Il ne leur épargne aucune de ces malpropretés dégoûtantes, capables d’ôter l’appétit aux plus affamés ; le jus et les sauces lui dégouttent du menton et de la barbe ; s’il enlève un ragoût de dessus un plat, il le répand en chemin dans un autre plat et sur la nappe ; on le suit à la trace. Il mange haut3 et avec grand bruit ; il roule les yeux en mangeant ; la table est pour lui un râtelier4 ; il écure5 ses dents, et il continue à manger. Il se fait quelque part où il se trouve, une manière d’établissement6, et ne souffre pas d’être plus pressé7 au sermon ou au théâtre que dans sa chambre. Il n’y a dans un carrosse que les places du fond qui lui conviennent ; dans toute autre, si on veut l’en croire, il pâlit et tombe en faiblesse. S’il fait un voyage avec plusieurs, il les prévient8 dans les hôtelleries, et il sait toujours se conserver dans la meilleure chambre le meilleur lit. Il tourne tout à son usage ; ses valets, ceux d’autrui, courent dans le même temps pour son service. Tout ce qu’il trouve sous sa main lui est propre, hardes9, équipages10. Il embarrasse tout le monde, ne se contraint pour personne, ne plaint personne, ne connaît de maux que les siens, que sa réplétion11 et sa bile, ne pleure point la mort des autres, n’appréhende que la sienne, qu’il rachèterait volontiers de l’extinction du genre humain.

 

Jean de la Bruyère, Les caractères. (1688)

 

 

Notes

1 Son propre : sa propriété.

2 Viandes : se dit pour toute espèce de nourriture.

3 Manger haut : manger bruyamment, en se faisant remarquer.

4 Râtelier : assemblage de barreaux contenant le fourrage du bétail.

5 Écurer : se curer.

6 Une manière d’établissement : il fait comme s’il était chez lui.

7 Pressé : serré dans la foule.

8 Prévenir : devancer.

9 Hardes : bagages.

10 Équipage : tout ce qui est nécessaire pour voyager (chevaux, carrosses, habits, etc.).

11 Réplétion : surcharge d’aliments dans l’appareil digestif.

 

A.S :2011-2012 Devoir de contrôle n°3 Durée : 2 Heures Classe : 3ème année Eco 1

 

Compréhension : (6 pts)

  • La Bruyère fait le portrait de Gnathon. Relevez au fil du texte deux principaux traits de caractère de ce personnage. Justifiez votre réponse en relevant deux expressions du texte. (2 pts)
  • a) Que vise la Bruyère à travers cette description caricaturale du personnage ? (1,5 pt)
  1. b) Quelle tonalité adopte le moraliste dans son texte lui permettant d’exprimer son regard (1 pt)
  • Afin de mettre l’accent sur le comportement de Gnathon, l’auteur recourt à un certain nombre de procédés d’écriture. Relevez-en deux, identifiez-les et faites-en l’interprétation. (1,5 pt) Syntaxe: (4 pts)

 

  1. Transformez les phrases du discours direct au discours indirect :

Un invité avoua : « Gnathon est un homme arrogant qui ne respecte personne. » (1,5 pt)

 

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Il pensait : « je suis riche et noble, j’ai le droit de faire tout ce que je veux. » (1,5 pt)

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  1. Transposez les phrases suivantes au style direct :

Il avoue qu’il se fait, quelque part ou il se trouve, une manière d’établissement, et ne souffre pas d’être plus pressé au sermon ou au théâtre que dans sa chambre. (1pt)

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Essai : (10 pts)

Les portraits comiques que nous rencontrons dans les œuvres littéraires, les sketchs, les films…remplissent plusieurs fonctions dans la société.

Vous développerez ce point de vue en vous référant à des arguments et des exemples précis

 

BON TRAVAIL

 

A.S :2011-2012 Devoir de contrôle n°3 Durée : 2 Heures Classe : 3ème année Eco 2

 

 

Compréhension : (6 pts)

  • a) Pourquoi les sages du pays décident-ils d’organiser un auto-da-fé ? (1,5 pt) (2 pts)
  1. b) Choisissent-ils leurs condamnés selon des critères bien précis ou arbitrairement ? Justifiez votre réponse.
  • Comment Candide réagit-il face à la cruauté de l’expérience qu’il a vécue ? (1,5 pt)
  • Pour exprimer son point de vue, l’auteur a recours à plusieurs procédés ironiques. Relevez-en deux et expliquez leur (1,5 pt)

Syntaxe: (4 pts)

 

  1. Transformez les phrases du discours direct au discours indirect :

Candide se disait : « Si c’est ici le meilleur des mondes possibles, que sont donc les autres ? »

(1,5 pt)

 

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Il pensait : «Ces hommes de religion sont cruels et injustes, ils ne sont pas raisonnables. » (1,5 pt)

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  1. Transposez les phrases suivantes au style direct :

Ils pensent que le spectacle de quelques personnes brulées à petit feu, en grande cérémonie, est un secret infaillible pour empêcher la terre de trembler . (1pt)

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Essai : (10 pts)

Pensez-vous que le rire soit utile pour l’être humain ?

Vous développerez votre point de vue en vous référant à des arguments et des exemples précis

 

BON TRAVAIL

 

Texte :

 

Après le tremblement de terre qui avait détruit les trois quarts de Lisbonne, les sages du pays n’avaient pas trouvé un moyen plus efficace pour prévenir une ruine totale que de donner au peuple un bel auto-da-fé ; il était décidé par l’université de Coïmbre que le spectacle de quelques personnes brûlées à petit feu, en grande cérémonie, est un secret infaillible pour empêcher la terre de trembler.

 

On avait en conséquence saisi un Biscayen convaincu d’avoir épousé sa commère, et deux Portugais qui en mangeant un poulet en avaient arraché le lard : on vint lier après le dîner le docteur Pangloss et son disciple Candide, l’un pour avoir parlé, et l’autre pour avoir écouté avec un air d’approbation : tous deux furent menés séparément dans des appartements d’une extrême fraîcheur, dans lesquels on n’était jamais incommodé du soleil ; huit jours après ils furent tous deux revêtus d’un san-benito, et on orna leurs têtes de mitres de papier : la mitre et le san-benito de Candide étaient peints de flammes renversées et de diables qui n’avaient ni queues ni griffes ; mais les diables de Pangloss portaient griffes et queues, et les flammes étaient droites. Ils marchèrent en procession ainsi vêtus, et entendirent un sermon très pathétique, suivi d’une belle musique en faux-bourdon. Candide fut fessé en cadence, pendant qu’on chantait ; le Biscayen et les deux hommes qui n’avaient point voulu manger de lard furent brûlés, et Pangloss fut pendu, quoique ce ne soit pas la coutume. Le même jour la terre trembla de nouveau avec un fracas épouvantable.

 

Candide, épouvanté, interdit, éperdu, tout sanglant, tout palpitant, se disait à lui-même : « Si c’est ici le meilleur des mondes possibles, que sont donc les autres ? Passe encore si je n’étai que fessé, je l’ai été chez les Bulgares. Mais, ô mon cher Pangloss ! le plus grand des philosophes, faut-il vous avoir vu pendre sans que je sache pourquoi ! Ô mon cher anabaptiste, le meilleur des hommes, faut-il que vous ayez été noyé dans le port ! Ô Mlle Cunégonde ! la perle des filles, faut-il qu’on vous ait fendu le ventre ! »

 

Il s’en retournait, se soutenant à peine, prêché, fessé, absous et béni, lorsqu’une vieille l’aborda et lui dit :

 

« Mon fils, prenez courage, suivez-moi. »

Voltaire, Candide.

 

 

Un auto-da-fé : exécution publique d’une personne par le feu.

Commère : mère spirituelle. Sermon : leçon de morale Fessé : battu sur les fesses.

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